Text: Sioban O'leary
A filmed interpretation of Samuel Beckett’s ‘Come and Go’ by Lucca Lutzky
With a projection of ‘Home’ by Daniil Kotliar
Three women sit on a bench in an austere world. An eerie calm befalls them. Hand-in-hand, they exist beyond time, weary in the face of uncertainty.
The absurd minimalism of Samuel Beckett’s 1965 micro-drama ‘Come and Go’ is revisited by director Lucca Lutzky as a parable of our times. Whereas Beckett’s original play staged three older women in a state of reminiscence, Lutzky’s filmed interpretation inverts the script. The future becomes the only place of reference. Ambiguity imbues its arrival and form. Entering and exiting in concentric circles, the girls operate in a changeless world, where incessant secrecy is intertwined with the fear of not knowing.
Daniil Kotliar’s series of images ‘Home’ was captured using a pinhole camera in Kyiv in 2019. Like memory, pinhole images contort and warp, blur and disappear. Derelict buildings and sparse landscapes mark an ongoing search for belonging in a defaced world, where destruction is seen as a place of potential and renewal.
Projected facing the film, ‘Home’ becomes the landscape of Lutzky’s nun-like characters, who – like the three witches in Shakespeare’s ‘Macbeth’ – “look not like th’inhabitants o’ th’ earth, and yet are on’t”. Set against the prevailing uncertainty, the two pieces accompany the difficulty that comes with making sense of our times, echoing a meditation on the unpredictable throes of youth.
Lucca Lutzky was born in 1998 in Southern Brazil, and lives and works between Paris and London. Primarily focusing on cinema, his practice extends to video and performance art.
Daniil Kotliar was born in 1999 in Ukraine, and lives and works in Paris. He is a self-taught photographer, creating projects that explore themes of memory, family and cultural history.
Texte: Sioban O’leary
Une interprétation filmée de ‘Come and Go’ de Samuel Beckett, par Lucca Lutzky
Et une projection de ‘Home’ par Daniil Kotliar
Trois femmes sont assises sur un banc dans un monde austère. Un calme troublant s’installe
entre elles. Main dans la main, elles existent au-delà du temps, accablées face à l’incertitude.
Le minimalisme absurde du micro-drame ‘Come and Go’ de Samuel Beckett, écrit en 1965,
est revisité par le réalisateur Lucca Lutzky comme une parabole de notre temps. Alors que la
pièce originale de Beckett mettait en scène trois femmes âgées dans un état de réminiscence,
l’interprétation filmée de Lutzky inverse le scénario. L’avenir devient le seul lieu de référence.
L’ambiguïté imprègne son arrivée et sa forme. Entrant et sortant en cercles concentriques, les
filles évoluent dans un monde immuable, où les secrets incessants se mêlent à la peur de ne pas
savoir.
La série d’images ‘Home’ de Daniil Kotliar a été capturée à l’aide d’un sténopé à Kyiv en
2019. Comme la mémoire, les images sténopéiques se tordent et se déforment, s’estompent
et disparaissent. Les bâtiments délabrés et les paysages désolés marquent une recherche
permanente d’appartenance dans un monde défiguré, au sein duquel la destruction est
considérée comme un lieu de potentiel et de renouveau.
Projeté face au film, ‘Home’ devient le paysage des figures moniales de Lutzky qui, comme les
trois sorcières du ‘Macbeth’ de Shakespeare, « ne ressemblent pas aux habitants de la terre,
et pourtant en font partie ». Dans le contexte d’incertitude actuel, les deux pièces illustrent
la difficulté à donner un sens à notre présent, faisant écho à une réflexion sur les affres
imprévisibles de la jeunesse.
Lucca Lutzky est né en 1998 dans le sud du Brésil, et vit et travaille entre Paris et Londres. Se
concentrant principalement sur le cinéma, sa pratique s’étend à la vidéo et à la performance.
Daniil Kotliar est né en 1999 en Ukraine. Il vit et travaille à Paris. Photographe autodidacte, il crée
des projets qui explorent les thèmes de la mémoire, de la famille et de l’histoire culturelle.